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Les fraudes des ouvriers de l'atelier de Rome

Des frappes surabondantes et de mauvaise qualité (poor fabric) apparaissent sous Gallien à partir de 266, puis continue sous Claude II et deviennent dominantes pour les frappes posthumes Divo Claudio. Ces monnaies de mauvaise fabrique révèlent l’ampleur des fraudes auxquelles se livre le personnel monétaire en dehors de tout contrôle. 

En effet, les ouvriers de l'hôtel des monnaies avaient développé un sentiment excessif d'indépendance qui dépassait les limites de l'insubordination. Ce comportement entraîna la corruption des ouvriers, qui, semble-t-il, se remplissaient les poches avec la monnaie impériale de diverses façons.

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Reconnaitre les fraudes 

Ces monnaies de fraudes (à ne pas confondre avec des imitations) sont souvent frappées sur des flans très courts grâce à des coins officiels volés. Leurs masse sont également bien inférieurs aux monnaies officielles et la couleur du métal n'est pas la même.

fraude de Gallien

Exemple de fraude 
Légende GALLIENVS mais portrait non officiel de l'empereur
monnaie rognée, mauvais métal & revers typique de Claude II

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Le bellum monetariorum 

L’administration impériale avait, sous le règne de Claude II, tenté de mettre à ces fraudes du personnel monétaire mais ce n'est qu'avec l'arrivée d'Aurélien au pouvoir que l'on observe la première réponse efficace et ceci dès le début de son règne : une fois la situation militaire stabilisée, il se rend à Rome, ferme l’atelier par la force, punit les désordres et exile les ouvriers qualifiés, les graveurs en particulier, dans d’autres ateliers impériaux.

Les fraudes ont donc cessée avec la mise à mort du rationalis (le comptable) Felicissimus.

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D'après Aurélius Victor

D'autres part dans la ville, les monétaires furent massacrés : après avoir, à l'instigation du rationalis Felissimus, rogné l'emprunte des monnaies, ils avaient par crainte du châtiment provoqué une guerre civile si grave que, groupés sur le mont Coelius, ils tuèrent près de sept mille soldats.
[Aurélius Victor, Les césares, XXXV]