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Il était une fois… l’aureus

    Aureus rrc 506-1

    Partie I : Un or de crises ?

    Temps de lecture : 17 mn

    PRATIQUER > LES MONNAIES ROMAINES DE A à Z > LES MODULES

    Sommaire

    1. Des statères d’or qui n’ont jamais circulé ? 269-215 av JC
    2. Les besoins en or de la Deuxième Guerre Punique : les monnaies de 211-208 av JC
    3. La conquête de la Grèce : des monnaies provinciales ? Encore des statères !
    4. La période impératoriale : encore un or de crise
    5. L’époque césarienne : les monnaies d’or du premier triumvirat (48 – 44 av JC)
    6. Le second triumvirat
    7. Bibliographie
    8. Origine des images

    Des statères qui n’ont jamais circulé ? 269-215 av JC

    À la fin du IVè et au IIIe siècles, le système monétaire romain privilégiait le bronze.
    L’aes signatum et l’aes grave, coulés pour une circulation en Italie septentrionale et centrale, n’utilisaient que cet alliage.

    Les monnaies romano-campaniennes s’appuient sur l’argent, à l’instar du monde grec archaïque et classique, avec des divisionnaires de bronze (donc un système bi-métallique argent-bronze).

    Et si des monnaies en or existaient en Orient ptolémaïque, en Bactriane, ou ailleurs les systèmes tri-métalliques (utilisant des monnaies de bronze, d’argent et d’or) étaient rares.

    Statère avec une tête janiforme (des Dioscures?) et une scène de serment
 (RRC 28/1)
    Statère avec une tête janiforme (des Dioscures?) et une scène de serment
    (RRC 28/1)

    Il en va de même pour les monnaies romaines de standard grec : des statères d’environ 6,5g (RRC 28/1 et 29/1, 24 ex connus par Crawford) et des hémistatères (RRC 28/2 et 29/2, 16 ex connus) mais ils restent particulièrement rares et Crawford doute même qu’ils aient été mis en circulation.

    Détail du revers de l'hémistatère RRC 28/2 serment de Latinus et Enée (?)
    Détail du revers de l’hémistatère RRC 28/2 serment de Latinus et Enée (?)

    Le type est toujours le même : à l’avers, une tête janiforme imberbe, sans doute des Dioscures, et au revers deux soldats face à face, un barbu et sans armure et un imberbe en armure, chacun tenant une lance de la main gauche et une épée dans la main droite qui touche un porcelet tenu par un homme agenouillé au centre.

    Cette scène est vue comme une scène de serment. On le désigne même souvent comme « les pièces d’or à la scène du serment » (ou « oath-scene gold) (Zehnaker).

    Pour Zehnaker (voir biblio.), le personnage barbu, âgé, serait Latinus et le personnage jeune, cuirassé, serait Énée. Leur serment scellerait l’union des peuples latins et de la future Rome.

    Le message était à destination des cités latines alliées, afin de rappeler leur destin commun.

    Ces monnaies, après avoir été datées de 225-212, ont parfois été remontées entre 269 et 215 av JC. Le créneau est très vaste pour de si rares monnaies. C’est dire si l’occasion de leur émission reste méconnue.

    Cependant, une étude très récente (AVREVS, 2023) menée par A. Suspène, J. Artru, S. Nieto-Pelletier, J. Olivier et B Gehres, en procédant à une analyse élémentaire des 6 exemplaires de la BnF, a pu le relier au contexte de la Seconde Guerre Punique, puisque ces monnaies furent sans doute frappées avec de l’or punique et syracusain.

    Dans les actes du même colloque, pour B. Woytek, ces statères et hémistatères seraient de l’or antérieur à la création du denier (entre -214 et -211) mais dans le cadre de ce conflit avec Carthage, qui commence en -218.

    L’avers figure une tête janiforme imberbe, à un moment où les didrachmes d’argent systématisent le même type sur les quadrigats (didrachme romain d’argent portant en tête janiforme à l’avers et un Jupiter en quadrige [d’où son nom] au revers) et l’as (encore aes grave) une tête de Janus bifrons.

    idrachme RRC 28/3 dit "quadrigat", avec une tête janiforme à l'avers et un Jupiter en quadrige au revers
    Didrachme RRC 28/3 dit « quadrigat », avec une tête janiforme à l’avers et un Jupiter en quadrige au revers

    A-t-on eu une ambition d’un grand système tri-métallique cohérent ? L’iconographie le laisse supposer, alors que les faibles quantités d’or émises invitent à la prudence. Des cadeaux diplomatiques pour les cités latines ?

    Les besoins en or de la Deuxième Guerre Punique : les monnaies de 211-208 av JC

    Cependant, la Deuxième Guerre Punique (218-201 av JC) durant laquelle Hannibal a failli vaincre Rome, a bien eu lieu et a épuisé les finances de la République.

    Le quadrigat perdit en titre et en masse, et le système s’effondra. Il y eut même, a priori, quelques années durant lesquelles aucune monnaie ne fut émise (deux ou trois ans après 215).

    Rome dut créer un nouveau système monétaire, organisé autour d’un denier d’argent valant dix as de bronze. Le système fut sans doute voulu bi-métallique.

    Mais les dépenses de la guerre ayant épuisé les ressource d’argent obligèrent à puiser dans les stocks d’or pour émettre des monnaies et soutenir la guerre.

    Des monnaies d’or portent les marques XX (20) (moy 1,23g, 1 scrupule), XXXX (40) (moy 2,24g, 2 scrupules) et ↓X (60) (moy 3,86g, 3 scrupules). Les valeurs sont exprimées en as et montrent la volonté d’une intégration dans le système romain des deniers, récemment inventés.

    Mais ces monnaies répondent à un besoin très ponctuel et n’avaient pas vocation à mettre en place, réellement, un système tri-métallique.

    20 as, 40 as et 60 as (à l'ancre) | RRC 72/2,  RRC 44/3 et RRC 50/1
    20 as, 40 as et 60 as (à l’ancre) | RRC 72/2, RRC 44/3 et RRC 50/1

    Les monnaies de 20 as (RRC 44/4 et 72/2) sont connues à 53 exemplaires en tout, celles de 40 as (RRC 44/3) à 10 exemplaires, celles de 60 as (RRC 44/2, 50/1, 105/2, 106/2) à 84 exemplaires en tout. Hormis les RRC 44/2 (59 ex) avec 27 coins de droit et 26 de revers et 44/4 (38 ex) avec 14 et 15 coins, tous sont à moins de 6 coins identifiés.

    Le total de toutes les monnaies d’or connues pour ces séries dépassent tout juste les 400g d’or monnayé : cela représente vraiment une faible quantité d’or quand on connait la masse de certains trésors d’aurei de l’Empire. Crawford pointe le fait que les rares trouvailles sont toujours isolées et qu’on ne connait aucun trésor de ces monnaies.

    Quel nom portaient ces monnaies ? Pline (XXXIII, 13), 250 ans plus tard, parle d’aureus nummus, pièce d’or. Peut-être l’appelait-on déjà aureus à l’époque (un aureus ; des aurei).

    Les premières furent des monnaies de 20 et de 40 as, peu avant 211 av JC, certaines émises par Marcellus en Sicile.

    Les autres en 209 av JC, à partir des 4000 dernières livres d’or qui restaient dans l’aerarium sanctius.

    Elles portent 5 symboles différents, que Crawford associe aux 5 généraux romains qui menaient la guerre (sans marque, fer de lance, pentagramme, ancre et sceptre). Mais une découverte récente de trésor en Sicile fait revoir la chronologie et cette hypothèse séduisante ne tient plus (AVREVS, 2023)

    L’avers représente une tête de Mars casqué à droite, ce qui semble naturel en ce temps de guerre. Le revers représente un aigle tenant un foudre entre ses serres.

    Ces monnaies ne furent frappées qu’en l’espace de quelques années, pendant lesquels Rome était aux abois: l’or ne répondait qu’à une urgence, face à une pénurie de deniers, quinaires et sesterces d’argent.

    La conquête de la Grèce : des monnaies provinciales ? Encore des statères !

    En 214 av JC, les Romains se lancent dans la conquête de la Macédoine, alliée de circonstance des ennemis carthaginois. En 197 av JC, elle est vaincue et devient province romaine.

    Statère d'or frappé en Macédoine au nom de Titus Quinctius Flamininus. Le premier portrait d'un Romain vivant sur une monnaie ?
    Statère d’or frappé en Macédoine au nom de Titus Quinctius Flamininus. Le premier portrait d’un Romain vivant sur une monnaie ?

    Le Roman Republican Coinage répertorie un statère d’or frappé en Macédoine au nom de Titus Quinctius Flamininus, le vainqueur des guerres macédoniques, frappé en 196 av JC. Il n’est connu qu’en 5 exemplaires.

    Mais le revers reprend des monnaies d’Alexandre, les rares exemplaires découverts viennent de Grèce, l’étalon est grec et jamais un Romain ne se serait fait représenter de son vivant sur une monnaie : celle-ci est frappée pour un Romain, pas par les Romains.

    Elle glorifie le conquérant du royaume, dans une flatterie grecque non-dissimulée.

    De la même façon, un statère au nom de CN. LENTVL aurait été frappé à Antioche (?) en 59 (?) av JC.

    Avec seulement deux exemplaires connus et une seule paire de coins, Crawford reste très prudent sur son explication. Néanmoins, encore une fois, le standard plaide en faveur d’une monnaie grecque frappée au nom d’un Romain.

    Statère au nom de CN. LENTVL
    Statère au nom de CN. LENTVL

    M. Passehl (2009) a, de façon très convaincante, proposé d’y voir des monnaies de -88, du monétaire « Gnaeus Lentulus », frappées à Rome quand Sylla marchait vers la Ville. Ce monnayage d’urgence, quand la République était menacée, cite les aurei de la Seconde Guerre Punique avec l’aigle au foudre au revers.

    Ces monnaies semblent donc davantage des monnaies provinciales que des monnaies de Rome.

    La période impératoriale : encore un or de crise

    Entre 88 et 82 av JC, un guerre civile opposa les deux grands partis de la République : les optimates et les populares. Mais surtout leurs deux principaux chefs : Sylla et Marius.

    La première guerre, en 88 – 87 av JC vit la victoire (temporaire) de Marius. Mais la seconde, en 83-82 av JC permit la revanche des syllaniens (Sylla, Crassus, Pompée…) sur les marianistes (Carbo, Sertorius, Cinna…).

    Ces moments difficiles pour la République vit le pouvoir de l’armée et surtout de leurs chefs prendre le pas sur les institutions officielles de la République qui ne se remit jamais totalement de cette guerre civile.

    C’est dans ce contexte que furent émises par le parti syllanien, entre 84 et 80 av JC des monnaies en or (RRC 359/1, 367/4 et 381/1).

    Elles mettent en avant les prérogatives militaires (L·SVLLA·IMP, IMPER ITERVM ou L·SVLLA / FELIX·DIC) de Sylla, en dehors des magistratures ordinaires : ici, on valorise le chef miliaire (imperator) ou même le dictateur (DIC).

    Aureus de Sylla (revers L. SVLLA. IM) 
RRC 367/4
    Aureus de Sylla (revers L. SVLLA. IM)
    RRC 367/4

    Ce sont des monnaies émises en temps d’exception, ce qui explique qu’elles sont en or.

    Leur iconographie valorise les pouvoirs du chef : les instruments auguraux, la statue équestre du dictateur ou encore son triomphe. Ou sa personnalité et sa famille autour de Venus. Ces monnaies sont celles d’une personne, de son vivant, pas de la République, plus habituée à célébrer des familles et des ancêtres.

    Leur masse est d’une dizaine de grammes, et il est convenu de les appeler aurei. Leur nombre est assez limité : moins de quarante coins pour le type le plus courant et un d’avers et deux de revers pour le plus rare. Encore une fois, l’or reste une exception.

    Il semble que de tels aurei de 10g valent 400 as, soit près de 50 as le scrupule (quand ceux de 211-209 valaient 20 as le scrupule, mais les bronzes ont entre temps subi des réductions pondérales).

    C’est en écho à ces monnaies que fut aussi émis un aureus de Pompée le syllanien (RRC 402/1), dont l’avers représente l’Afrique avec l’inscription MAGNVS et le revers un quadrige de triomphateur sur lequel il parade.

    Cette monnaie contribue à la propagande personnelle du politicien.

    Aureus de Pompée, à l'avers, l'Afrique et l'inscription MAGNVS, au revers, le triomphateur en son quadrige et l'inscription PRO.COS
    Aureus de Pompée, à l’avers, l’Afrique et l’inscription MAGNVS, au revers, le triomphateur en son quadrige et l’inscription PRO.COS

    Crawford le situe en 71 av JC, mais d’autres ont avancé des dates entre 81 et 67 av JC. Quoi qu’il en soit, il célèbre un triomphe du grand Pompée, qui se fait déjà appeler MAGNVS. Le trait d’union parfait entre l’époque de Marius et Sylla et celle du premier triumvirat.

    L’époque césarienne : les monnaies d’or du premier triumvirat (48-44 av JC)

    Selon Pline (XXXIII, 55), l’aerarium aurait compté, en 157 av JC , 17 410 livres d’or, soit plus de 5,5 tonnes. Il devait être tentant de piocher dedans.

    Ce stock servait à acheter de la monnaie ou des métaux pour en émettre. Mais en temps de crise, il est plus rapide de le monnayer directement. C’est ce que fit César, en y ajoutant encore de l’or du butin de ses guerres, en particulier de Gaule.

    Ce n’est donc qu’avec Jules César que le système romain devint réellement tri-métallique. L’or fut émis de façon régulière et abondante. L’or deviendra rapidement un fondement de la monnaie romaine, jusqu’à l’époque byzantine en Orient ou même encore notre monde contemporain.

    En 48 et 47 av JC, César s’inspira lui-aussi de son mentor Sylla pour ses premières émissions d’or : elles furent frappées hors de Rome, en son nom propre et en vertu de son autorité militaire (RRC 452/1 avec le trophée gaulois et la simple mention de CAESAR, et 456/1 avec la mention de sa deuxième dictature CAESAR DICT ITER).

    Ces monnaies ne furent pas émises en abondance.

    Aureus de Jules César| RRC 452/1 
à l'avers l'ancêtre Venus et au revers un trophée gaulois, une hache de prêtre, et l'inscription CAE|SAR
    Aureus de Jules César| RRC 452/1
    à l’avers l’ancêtre Venus et au revers un trophée gaulois, une hache de prêtre, et l’inscription CAE|SAR

    C’est avec le RRC 466/1 que le monnayage d’or prend une toute autre tournure. Cette émission compte 111 coins d’avers et 122 de revers (42 ex à l’OCRE, 537 ex connus).

    La monnaie fut en outre frappée à Rome, en faisant référence aux titres civils de César (COS TER) et avec le nom du monétaire (Aulus Hirtius).

    Aureus RRC 466/1 l'avers figure Vesta avec l'inscription C.CAESAR|COS TER et au revers les instrument sacerdotaux et le nom de Hirtius (A·HIRTIVS·PR).
    Aureus RRC 466/1 l’avers figure Vesta avec l’inscription C.CAESAR|COS TER et au revers les instrument sacerdotaux et le nom de Hirtius (A·HIRTIVS·PR).

    Les monnaies d’or tendent à se fondre dans le système ordinaire. Sans doute ont-elles permis à César de faire face aux énormes dépenses dues à son quadruple triomphe. Il a en effet offert à cette occasion 400 sesterces par citoyen et 20 000 par soldat. Avec un aureus valant a priori 25 deniers chacun, 16 aurei auraient suffi par citoyen et 800 par soldat.

    Les émissions suivantes se sont installées dans une normalité, moins abondantes mais régulières.

    On voit cependant que les intentions de César étaient manifestement de faire des monnaies d’or des monnaies circulantes : les RRC 475 se déclinent en 475/1 pour l’aureus et 475/2 pour le quinaire, demi-aureus avec la même iconographie : buste de la Victoire et vase sacerdotal.

    Certains ont prétendu que César aurait manifesté par ses monnaies en or ses prétentions à la royauté. L’or, chair des dieux. On trouverait ses portraits sur ses monnaies, de son vivant. Les têtes voilées sur les aurei sont sans doute davantage des bustes de Vesta qu’une représentation du dictateur.

    Il y a certes les portraits de 44 av JC , avec la mention de DICT QVART (RRC 480/2a). Mais ils sont sur des deniers et non de l’or. Il semble que ses monnaies d’or aient répondu à des intentions économiques et non symboliques ou politiques.

    César, avec ses expérimentations monétaires, est réellement le précurseur du tri-métallisme de l’Empire.

    RRC 480/2a, avec la mention CAESAR DICT QVART, preuve d'une émission du vivant du dictateur.
    RRC 480/2a, avec la mention CAESAR DICT QVART, preuve d’une émission du vivant du dictateur.

    Le second triumvirat

    Le premier poste budgétaire de la République était depuis longtemps la solde. Avec son doublement par César en 50 av JC, l’or était devenu indispensable. Avec la guerre civile qui suit l’assassinat du dictateur, les dépenses militaires, plus que jamais, ont eu besoin de monnaies d’or.

    Les « Républicains » comme le second triumvirat ont eu recours à des monnaies d’or, nerf de la guerre, en particulier Octave qui contrôlait l’aerarium et par la suite Marc-Antoine disposant des ressources de l’Orient.

    Les assassins de César, « Libérateurs » de la République, organisent des frappes itinérantes, avec l’or de leurs partisans et en imposant de « dons » aux provinces. Leur propagande met en avant la liberté.

    Aureus au nom de Cassius (C. CASSI.IMP) avec une représentation de la Liberté. Aplustre au revers | RRC 505/1
    Aureus au nom de Cassius (C. CASSI.IMP) avec une représentation de la Liberté. Aplustre au revers | RRC 505/1

    Libertas est le motif le plus présent : sur le RRC 498/1, ou sur le RRC 505/1, avec en plus l’aplustre pour prétendre au contrôle des mers ou avec un trophée sur le RRC 505/4.

    Labiennus arrive trop tard avec sa cavalerie parthe, mais il la célèbre quand-même sur le RRC 524/1.

    Aureus de Labienus "Parthicus" avec au revers anépigraphe mais avec un cheval harnaché à la parthe.
    Aureus de Labienus « Parthicus » avec au revers anépigraphe mais avec un cheval harnaché à la parthe.

    On explicite les ides de mars et l’affranchissement de la République, comme sur l’iconique EID MAR où les poignards encadrent le pileus des affranchis.

    Ce type met aussi en avant la personne de Brutus, leader réel mais surtout symbolique du parti, dont on trouve le portrait sur d’autres aurei, comme le RRC 506/1 où on explicite le parallèle avec son illustre ancêtre fondateur de la République et chasseur des rois.

    Aureus de Brutus, RRC 506/1 à l'avers L·BRVTVS·PRIM·COS, Brutus l'ancien, premier consul. Au revers, son descendant M·BRVTVS·IMP COSTA·LEG assassin de César.
    Aureus de Brutus, RRC 506/1 à l’avers L·BRVTVS·PRIM·COS, Brutus l’ancien, premier consul. Au revers, son descendant M·BRVTVS·IMP COSTA·LEG assassin de César.

    Les héritiers de César, eux, manifestent leur unité, comme avec une dextrarum junctio sur le RRC 494/11.

    Octave et Antoine affichent une barbe de deuil, comme sur le RRC 540/1 où le revers figure le temple du Divin Jules, qui fonde leur légitimité.

    Aurei RRC 540/1 (Octave et temple du divin Jules) et 494/11 (Antoine et dextrarum junctio)
    Aurei RRC 540/1 (Octave et temple du divin Jules) et 494/11 (Antoine et dextrarum junctio)

    On retrouve César et Octave sur le RRC 490/2. Les liens dynastiques sont promus : le mariage d’Antoine avec Octavie, sœur d’Octave, est le sujet du RRC 527/1.

    Les deux vengeurs de César s’affichent même sur les deux faces d’un même aureus, comme sur le RRC 492/1 où ils affichent même tous deux la barbe du deuil de César.

    Aureus d'Antoine et Octavie (sœur d'Octave et éphémère épouse d'Antoine) | RRC 527/1
    Aureus d’Antoine et Octavie (sœur d’Octave et éphémère épouse d’Antoine) | RRC 527/1

    Même le parti pompéien frappe des aurei, avec également une propagande dynastique, comme sur le RRC 511/1, avec le portrait affronté de Pompée le Grand et de son fils Pompée le Jeune.

    Puis les assassins de César et les pompéiens éliminés, Octave et Antoine s’affrontent, en Méditerranée comme sur les monnaies.

    Des deniers militaires, comme ceux des légions, ont leurs pendants en or, comme les RRC 544.

    Mais c’est Octave, bientôt Auguste, qui sort vainqueur.

    Les guerres civiles sont finies mais les aurei vont perdurer, car après avoir été des émissions très peu abondantes et très peu fréquentes, répondant à une crise, ils étaient devenus une composante essentielle du système monétaire romain impérial.

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    Bibliographie

    Origine des images :

    • Statère RRC 28/1, British museum, n° 1867,0101.580
    • Hemistatere RRC 28/2, Détail, Bibliothèque nationale de France
    • 20 As, RRC 72/2, Münzkabinett Wien 10mm | 40 as, RRC 44/3, BNF 12.6 mm| 60 As , Berlin, 16 mm
    • Statère d’or frappé en Macédoine au nom de Titus Quinctius Flamininus, British Museum
    • Statère au nom de CN. LENTVL, British museum n° 1896,0608.1
    • RRC 367/4, British Museum: 1964,1203.71
    • RRC 402/1, aureus de Pompée le syllanien, British Museum
    • César Aureus, RRC 452/1, British Museum: 1864,1128.4
    • César, aureus, RRC 466/1, Berlin, Münzkabinet
    • Avers de denier CAESAR·DICT·QVART, Bibliothèque nationale de France
    • Aureus avec Aplustre, British Museum: 1864,1128.224
    • Aureus RRC 524/1, Bibliothèque nationale de France
    • Aureus, 494/11, British Museum: 1913,0410.1
    • Aureus RRC 540/1, Münzkabinett Wien
    • Aureus d’Antoine & Octavie, Berlin, Münzkabinett
    • Aureus, revers, RRC 511/1, American Numismatic Society
    • Aureus, RRC 544/2, British Museum

    M.C.


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